Il est déjà 13h30, le soleil va se coucher dans 4 heures et demi et il nous reste environ 80 kilomètres à parcourir. D'abord à travers Santa Rosa, puis à travers un long bout de campagne, et qui s'avère une nouvelle révélation (voir message suivant, Les vertes collines).
Bien que la route soit assez facile, le temps manque ! Il nous reste un bon bout de chemin, le soleil s'est couché... On fait du pouce (on commence à y perendre goût;-)! Et ben là, je vous dis, même pas besoin de sortir mon "cute french accent" pour trouver un lift ! Il suffit, comme Gordon me le disait d'être une fille en vélo ! Et hop ! Un premier camion qui s'arrête : le gars s'excuse de ne pas pouvoir me prendre, il est avec ses enfants !!! Un deuxième (dont Pascal a bien essayé d'attirer l'attention!) s'arrête à ma hauteur, il accepte de nous prendre les deux ! Merci à Clayton-l'ancien-journaliste-scientifique-devenu-cowboy (qui après l'arrivée au pouvoir de Bush aurait bien aimé immigrer au Canada) ! Il nous dépose dans la grande banlieue de San Francisco.
C'est maintenant la noirceur... Les banlieues se succèdent : Fairfax, San Anselmo, Ross, Larkspur, Corte Madera, Sausalito.
Lors de ces derniers kilomètres avant l'arrrivée, enfin, à San Francisco, une première comparaison avec la randonnée Montréal-New York de mai 2006 nous saute aux yeux: alors qu'à l'approche de New York, nous étions plongés dans le noir le plus total et le plus inattendu (pas de halo lumineux new-yorkais ni même de lampadaires sur une route située à moins de 10 km de l'île de Manhattan!!!), cette fois, nous traversons des banlieues nord-américaines tout ce qu'il y a de classiques et (généralement) bien éclairées. Par contre, c'est loin d'être un terrain plat... Les collines n'en finissent plus... Je plains les banlieusards qui vont travailler à San Francisco en vélo !
Mais le Golden Gate, lui, reste obstinément caché jusqu'à la dernière minute... ou plutôt, la dernière colline!
Et lors de ces derniers kilomètres, nous faisons un autre constat: le livre que nous avions acheté il y a quelques mois, qui présente le parcours détaillé suivi par deux cyclistes entre Vancouver et la frontière du Mexique, s'avère pour une fois indispensable pour se démêler dans ces rues de banlieues. Tourne à gauche ici, tourne à droite là... Si vous êtes cyclistes et que vous refaites un jour ce parcours, ne partez pas sans ce livre... et mieux encore, consultez MapQuest ou Google Maps avant de partir!
La météo: un beau soleil chaud pendant toute l'après-midi. Cette fois pas de doute: nous avons VRAIMENT changé d'écosystème!
Résultat: à partir de Santa Rosa, et jusqu'à la tombée de la nuit, pour la première fois depuis l'arrivée en Californie, nous avons roulé en t-shirts!
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