Au matin du vendredi 23 février, nous avons donc quitté le village de Big Sur pour affronter le reste de la côte de Big Sur proprement dite : plusieurs dizaines de kilomètres à travers les paysages les plus magnifiques de la côte californienne. Une journée de 110 km.
"Les paysages les plus magnifiques": ce n’est pas seulement nous qui le disons : à deux reprises, nous avons rencontré des Américains qui ont effectivement décrit Big Sur comme étant la plus belle partie du parcours qu’ils aient connu le long du Pacifique. Même les montées pénibles (et il y en a eu quatre ce vendredi-là!), sont récompensées par des perspectives à couper le souffle sur l’océan et les falaises.
Et c’est d’autant plus spectaculaire qu’à perte de vue, nous sommes loin de toute habitation humaine. Quand on dit qu’on a quitté, le matin, « le village » de Big Sur, c’est vite dit : moins d’une dizaine de constructions, dont un motel, une auberge, un restaurant, un magasin général et un centre médical, qui desservent surtout les campings voisins. Un kilomètre plus loin, une autre petite concentration de maisons autour du bureau de poste et d’un autre restaurant. Ensuite, plus rien avant 40 km et le « village » de Lucia : nous y avons compté deux maisons!
Certes, on est sur la route numéro 1, la seule qui traverse cette région, et il n’y a pas toujours de large accotement pour nous. Mais la circulation n'est pas très lourde, et quand il y en a, les conducteurs ne roulent pas à toute allure –le voudraient-ils qu’ils en seraient incapables, il y a trop de virages, et souvent ces virages sont en plein dans des montées ou des descentes.
Parlant de montées : pour nous, c’était une dure journée en perspective : quatre montées, un record! Et à en juger par le relief que nous annonçait notre guide, certaines de ces montées seraient abruptes, et longues! On anticipait la côte de Leggett...
Et pourtant, à 10h du matin, nous voilà au sommet de la première montée, à nous dire « c’était juste ça »? Avons-nous gagné des mollets depuis deux semaines, ou bien le relief était-il trompeur?
La deuxième côte, avant l’étape de Lucia, fut plus pénible, mais on s'est réjoui d’avoir choisi, la veille, de s’arrêter à 14h30. Lucia aurait bel et bien été inatteignable avant la tombée de la nuit.
Et l’asphalte, événement rare aux États-Unis, est, dans la région de Lucia, fissurée et remplie de « patches » de goudrons comme on a davantage l’habitude d’en voir au Québec. Josée Nadia fait remarquer que les Californiens devraient avoir honte d’avoir fait passer par là, la veille, 140 coureurs cyclistes...
Avant la troisième côte, pause-dîner à Gorda, 20 km plus loin, encore un village dont les maisons se comptent sur les doigts d'une seule main... mais dont le restaurant au nom prometteur, le Whale Watcher, s’avère avoir le rapport qualité-prix le plus douteux depuis notre départ : 12$ pour un cheeseburger avec quelques frites, 5$ pour une soupe, et le reste à l’avenant. Aux cyclistes qui passeront par là : essayez de manger à Big Sur... ou apportez des provisions!
Après Gorda, restent encore deux montées abruptes accompagnées de deux descentes rapides. Personnellement, j'ai trouvé la première plus pénible que jamais... peut-être parce qu’inconsciemment, je sais qu’il en restera encore une autre! Mais Josée Nadia, elle, les a montées toutes les deux en championne du Tour de Californie! (si vous ne voyez pas Josée Nadia, cliquez sur la photo pour voir l'agrandissement)
Mais finalement, en fin d’après-midi, c’est la dernière descente, et c’en est fini de la vaste région de Big Sur.
Sur la plaine, revenus au niveau de l’océan, on jette un dernier regard sur les montagnes derrière nous tandis que nous filons, à 30 km/heure et un bon vent de dos, vers San Simeon, la première « ville d’après Big Sur ».
Température : nous vous fiez pas au beau ciel bleu qui accompagne ces photos. Le mercure n’a jamais dépassé les 15 degrés Celsius pendant la journée. Aux sommets, il a dû plus souvent qu’autrement osciller autour de 10 degrés, et dans les descentes, c’était froid pour les doigts! Ce n’est pas encore aujourd’hui que notre bronzage de février s'est s’amélioré...
Commentaire général aux cyclistes : si vous allez en Californie, vous devez absolument faire Big Sur. Ne passez pas à côté de cette chance extraordinaire. (Pascal)
vendredi 23 février 2007
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