mercredi 21 mars 2007

Un cycliste à Albuquerque

Albuquerque. Enfin! Fini de pédaler. Arrivé dans la soirée du vendredi 16 mars, soit quatorze jours après le départ de San Diego, dont 13 jours passés à vélo. Ville de 900 000 habitants, la métropole du Nouveau-Mexique est intéressante à visiter, à première vue plus animée que Portland (ce qui n’est pas difficile!), en tout cas moins laide que Los Angeles (ce qui n’est pas non plus difficile, mais ce n'est que mon opinion, Josée Nadia diverge peut-être là-dessus!)

Et qu’est-ce qu’on voit ici, à Albuquerque? Eh bien oui, des crochets pour vélo au devant des autobus!

Dans une ville quatre fois moins peuplée que le Montréal métro et dans une région géographique autrement plus inhospitalière pour le vélo! Et ce, après Phoenix, et les autres. Et attendez, qu’est-ce qu’on voit 100 km plus au Nord dans la capitale, Santa Fe, qui compte à peine 95 000 habitants? Encore des crochets pour vélo!

On dort sur la switch à Montréal depuis 15 ans, ou quoi?

Incidemment, un billet d'autobus ne coûte qu'un dollar, à Albuquerque et à Santa Fe...

Albuquerque, donc. Pendant quatre jours, je me suis permis de musarder, n’utilisant plus le vélo que lorsque j'avais à changer de quartier (et lorsque les autobus-avec-crochets ne se rendaient pas!). Comme pour aller au Parc des pétroglyphes, ces dessins gravés dans la pierre par les Pueblos il y a 800 à 1000 ans...

Ou pour aller dans le "Vieux quartier" (Old Town).

Choisir entre Albuquerque ou Santa Fe? Les guides touristiques préfèrent Santa Fe (ainsi qu'une Française croisée à la librairie du coin, qui y habite depuis trois ans!). Le quartier historique de Santa Fe est indéniablement plus joli et plus varié, avec son architecture espagnole. Ce fut la capitale de la province espagnole du Nouveau-Mexique dans les années 1600 et 1700, ce qui explique, par exemple, qu'on y trouve l'emplacement (mais pas l'originale) de la plus ancienne église catholique d'Amérique du Nord (avant même la fondation de Québec).


Mais une fois sorti de ce quartier et de ses inombrables galeries d'art...

... on est dans un amalgame de banlieues typiquement américaines et de boulevards à centres d'achats.

En comparaison, Albuquerque a davantage à offrir au promeneur (ou au cycliste), sans être pour autant, loin de là, une grande ville frénétique.





Manif anti-guerre, le samedi 17 mars, jour du 4e anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak...

Impression personnelle: Albuquerque m'a semblé une ville sympathique, ouverte sur le monde, plus attirée par la gauche californienne que par la droite texane, et qui fait de son mieux pour offrir une variété de services à ses différentes clientèles: étudiante, professionnelle, ouvrière, touristique. Mais la ville donne également l'impression d'être limitée dans ses ambitions, non par son conservatisme mais par un manque de moyens: elle est loin de tout. Au temps des Espagnols, Albuquerque était le bout du monde, c'est-à-dire une province du Nord, très loin de Mexico et sans importance; aujourd'hui, pour les Californiens, elle représente également le bout de la route: car continuer plus loin à l'Est, c'est s'engager dans les interminables Grandes plaines. En conséquence, l'ensemble du Nouveau-Mexique reste peu peuplé (2 millions d'habitants, dont 900 000 à Albuquerque). La-progressiste-Albuquerque fait de son mieux et ne s'en sort pas si mal...

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