Or donc, après Payson et ses 5000 pieds (message précédent), restait une deuxième journée de grimpette, qui devait m'amener à 7000 pieds (2000 mètres et quelques). Mais auparavant, ce pneu qui se dessouflait m'a obligé à me rendre chez le marchand de vélo local... qui, comble de malheur, se trouvait en bas de la dernière montée de la veille! De retour à Payson, il était déjà midi, de sorte que j'ai décidé de prendre une journée off.
TROISIÈME ÉTAPE: LA GRIMPETTE (suite)
Dimanche 11 mars: de Payson à Heber (Arizona): 79 km.
(photo prise à Payson; à l'horizon, le mur à affronter)
Si, la veille, le premier tiers avait été tranquille, cette fois, c'est la première moitié qui a été pénible. Et quand je dis pénible, c'est pénible. A partir du 10e kilomètre, ça grimpe, ça grimpe et ça n'arrête pas de grimper. A un moment donné, j'ai arrêté de regarder ma montre, mais j'ai dû mouliner pendant trois bonnes heures. Tantôt dans une belle forêt, tantôt sur le bord d'une falaise de plus en plus impressionnante.
La route idéale: le plus souvent, une autoroute à 4 voies avec un large accotement, se réduisant parfois à 2 voies sans accotement, mais jamais assez longtemps pour que ça devienne stressant.
Mais quelle montée! Je me disais que ça serait moins long que l'étape précédente -et de surcroît, j'avais vérifié sur Google Earth: le sommet serait atteint aux deux tiers du parcours, après quoi le relief était soit plat, soit légèrement descendant jusqu'à Heber. Une affaire de rien, quoi!
Eh bien faut croire que ma journée off à Payson ne m'avait pas permis de récupérer. Ou que la pente était plus accentuée. Dans la 2e heure (ou était-ce la 3e?), même les perspectives de plus en plus belles ne suffisaient plus à me calmer.
Heureusement, il y avait quelques automobilistes compatissants pour m'envoyer des coups de klaxons d'encouragement! :-)
Et une surprise inattendue: au passage, qu'est-ce qu'on remarque de plus en plus, là-haut? Eh bien oui, de la neige! De la neige en Arizona, l'État le plus chaud d'Amérique du Nord!
Le département du tourisme de l'Arizona est pourtant très fier de le souligner: on peut faire du ski en Arizona! Je n'ai pas retenu les noms des deux endroits où c'est possible, ce n'est pas près du tout de là où j'étais. Mais chose certaine, sur les sommets, il neige bel et bien. Car en ce dimanche 11 mars, alors que je dépasse les 5000 pieds, puis les 6000, il en reste des traces.
Incroyable tout de même: pensez qu'au moment où cette photo a été prise, il faisait 20 degrés au soleil...
Bon, et la côte? Toutes les mauvaises choses ayant une fin, la côte finit par céder place au plat. Sur ma droite, je suis -enfin!- à la même hauteur que les autres sommets.
Déception: pas de pancarte pour marquer le coup. La route se poursuit sur plusieurs kilomètres, le vent est soudain pas mal plus fort -pas étonnant, à cette altitude!- et les plaques de neige sont de plus en plus nombreuses. Comme on est de retour en forêt, et qu'il y a, eh bien oui, des épinettes, pour un peu, je me croirais au Québec!
Sans m'en rendre compte, je devais être encore en train de grimper. Parce que soudain, que vois-je de l'autre côté de la route? Une pancarte indiquant le sommet. 7700 pieds! (2330 mètres).
C'est fou combien ce genre de petit cadeau anodin peut donner de l'énergie au cycliste fatigué... :-)
Allez hop, ça mérite une photo! Un chiffre pareil, je ne reverrai probablement jamais ça! (pas à vélo, en tout cas!)
Et c'est pas beau, ça? Un lac sans nom, à 2300 mètres d'altitude... dans les neiges d'Arizona!
Après ce moment de grâce, restent une trentaine de kilomètres jusqu'à Heber. Bien que la route descende légèrement, ces 30 km finissent par être durs: c'est dangereux d'atteindre un sommet, on a l'illusion que l'étape est finie! Donc, me voilà qui se hâte, mais 30 km rapides, ce n'est pas bon pour la machine, qui proteste! Voici finalement Heber, village haut perché et partagé entre des villégiateurs... et une scierie!
mardi 13 mars 2007
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