On le sait, ça revient régulièrement dans les nouvelles : les « latinos » sont de plus en plus nombreux aux États-Unis. On a beau s’y attendre, certains indices nous ont toutefois pris par surprise Josée Nadia et moi en Californie, et moi-même en Arizona et au Nouveau-Mexique :
-Les inscriptions en espagnol dans les toilettes de la gare d’autobus... dès Portland, Oregon. Les inscriptions en espagnol en de multiples lieux, lorsque la situation d’urgence le justifie (indications routières, santé, avertissements dans les transports en commun d'Albuquerque, etc.). Ou dans des cas qui n'ont rien d'urgent: dans la chaîne "Motel 6", le carton invitant le client à économiser l'eau de lavage en disposant les serviettes d'une certaine façon est bilingue... mais pas les instructions pour la télé. Et un cas inattendu: un contenant de lait embouteillé en Ontario s'est révélé être trilingue: anglais, espagnol... et français!
- Les inscriptions dans les deux langues de certains petits commerces, dans des quartiers périphériques comme celui-ci à Albuquerque.
- Les gens qui parlent espagnol dans l’autobus à Los Angeles. Dans la navette entre Gila Bend et Phoenix. À la gare d'autobus d'Albuquerque. Dans l'autobus entre Albuquerque et Santa Fe. Le vieux monsieur qui, à l'arrêt d'autobus à Santa Monica (banlieue huppée de Los Angeles), interrogé par Josée Nadia... ne parlait anglais qu'avec difficultés!
- Les employées qui parlent espagnol entre elles au restaurant et à l’hôtel, à Yuma, à Gila Bend et à Phoenix (Arizona). Ou avec le client avant moi.
-Le quotidien de San Diego qui consacre sa Une à une victoire du Mexique contre le Venezuela dans un match de soccer! Le soccer, à la Une d’un quotidien américain!!!
-Le cahier Night and Day du même journal (l’équivalent du cahier Sortir de La Presse) qui liste des événements culturels dans la grande région de San Diego... et à Tijuana!
- Parmi le bouquet de chaînes offertes par le câble en Arizona, au moins une demi-douzaine en espagnol.
- Un quartier de Phoenix où se concentrent tant de services, d’entreprises et de restaurants en espagnol qu’il est appelé « Little Oaxaca »
- Les inombrables restaurants et snack-bar étiquetés « mexicains », jusque dans les plus petits villages d'Arizona. On a dépassé de très loin l'époque où "Taco Bell" tranchait dans le paysage des fast-food!
-Enfin, cette « frontière » dans le désert qui m'a impressionné. Et ces huit rangées d’automobiles qui rentraient à San Diego, un mercredi soir à 21 h. En dépit de tous leurs discours sur les limites à imposer à l'immigration, les politiciens américains sont coincés. S’ils font quoi que ce soit pour limiter ce flot humain, c’est une légion de Californiens qui vont protester parce qu’ils ne pourront plus aller magasiner aussi facilement à Tijuana, en plus d’une légion d’Américains d’origine mexicaine naturalisés, et donc capables de peser politiquement. A quand un président des Etats-Unis hispanique?
Je ne sais pas à quoi ce mélange va conduire, mais il est certain que la « culture » américaine ne sera plus la même dans 20 ou 30 ans à cause de ce flux humain. Sauf qu'en ne parlant que d'hypothétiques législations sur l’immigration, les politiciens, et les médias dans leur sillage, ne font qu’entretenir l’illusion qu’une culture est statique, que celle qu'ils connaissent et chérissent sera toujours ainsi... A suivre... :-)
mardi 20 mars 2007
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