Or donc, Josée Nadia est rentrée au bercail. Et si son envolée s’est déroulé sous un ciel bleu, le reste de son voyage mériterait désormais de figurer dans les annales de l’aviation!
Cette tempête sur le Midwest est d’autant plus étonnante, vue d’ici, que les 1er et 2 mars, la température à San Diego a grimpé, en faisant, pour les résidents, les premières vraies journées de printemps : jusqu’à 20 degrés au soleil.
(vue du parc Balboa, où sont rassemblées une demi-douzaine d’institutions muséales, dont le centre des sciences)
Mais quand je me suis attaqué à la première montagne, le 3 mars, à cette température clémente s’est mêlé un événement qui a brouillé les cartes : des rafales de vent si violentes que des portions de routes ont dû être fermées.
PREMIERE ÉTAPE : LE COL
3 mars : San Diego – Pine Valley – 60 km de vélo et 15 km en pick-up
4 mars : Pine Valley- El Centro : 112 km
Au début, ça semblait pourtant facile : une trentaine de kilomètres de banlieues après le centre-ville de San Diego, à travers des quartiers résidentiels ou commerciaux bien moins moches que ce que Josée Nadia et moi avons vu ailleurs, par exemple autour de Los Angeles.
Et ensuite, aux environs du 35e kilomètre, la montée qui commence. Mais beaucoup moins abrupte que je ne l’aurais cru. Au point où lorsque j’ai atteint la barrière psychologique des 3000 pieds, vers 14h, je me suis dit : déjà?
Ca m’a semblé en effet beaucoup moins difficile que la désormais célèbre côte de Leggett, qui ne montait pourtant « que » jusqu’à 2000 pieds. Mais à Leggett, ça montait en lacets, et les virages serrés devenaient vite un poids supplémentaire pour nos mollets. Alors qu’ici, c’était plus progressif.
Mais avant d’en arriver à ces 3000 pieds, deux ou trois heures plus tôt, j'avais commencé à sentir de fortes rafales de vent dont la météo n’avait pas daigné prévenir qui que ce soit dans la région. Une halte-dîner dans une petite ville opportunément nommée Alpine a été la bienvenue. Quelques kilomètres plus loin, alors que la route secondaire approchait l’autoroute que je devrais bientôt emprunter...
... j’aperçois sur l’autoroute un de ces panneaux indicateurs lumineux qui servent à des alertes temporaires. « Gutsy winds » droit devant, annonce celui-ci.
Des camions sont même arrêtés, ceux dont le chargement pourrait être menacé de basculer à cause de ces rafales. Et lorsque vient le temps à mon tour de m’engager sur l’autoroute, je comprend que j’ai été choyé : sur la route secondaire, les rafales avaient moins de prise, mais sur l’autoroute, elles peuvent s’en donner à coeur joie. C’est pourtant dans ce contexte que je dépasse la barre des 3000 pieds mais, lorsque l’autoroute débouche sur un canyon...
... ça devient carrément insupportable : vous avez déjà vécu ça, de débarquer de votre vélo, et de le sentir se déplacer sous la force du vent, en dépit de tous ses bagages? (non, ce n’était pas un vent de dos!)
Tout en faisant quelques pas, j’ai à peine le temps de faire du pouce qu’un pick-up s’arrête. Le 3e depuis notre arrivée dans l’Ouest! Le dénommé Kevin me laisse une quinzaine de kilomètres plus loin, à Pine Valley. Et la meilleure : il a un ami appelé Dominique, qui est originaire de Montréal, qui vit à San Diego et qui fait du vélo!
Le lendemain, au départ de Pine Valley, petite ville de villégiature (où le seul restaurant a fermé derrière moi... à 7 heures et demi!), les rafales sont toujours là, mais moins pires que la veille : peut-être parce que je suis de retour sur une route secondaire? Et comme j’y suis pour une cinquantaine de kilomètres, entrecoupée de montée et de descentes, il y a des chances pour que ça se calme avant le sommet.
De fait, ça se sera calmé lorque j’atteins cette pancarte : 3890 pieds (1100 mètres), certainement un record personnel! Je n’ai aucun point de comparaison en tête : Josée Nadia ou Félix, est-ce que l’un de vous sait jusqu’où culminent les cols des Laurentides ou du Vermont qu’on a déjà grimpés?
Mais avant ce sommet, il y aura eu des descentes « venteuses » où si j’avais arrêté de pédaler, le vélo n’aurait plus avancé!
Ceci dit, même quand il n’y a pas de rafales exceptionnelles (les nouvelles locales en ont fait état – routes fermées, accidents, toitures arrachées), il doit venter assez fort à cette altitude, la preuve :
Après « Tecade Divide », ça descend en dents de scie pendant 10 km, puis on entre sur l’autoroute, et ça descend de 3000 à 1000 mètres en 20 km. Impressionnant. La très mince ligne noire au centre de l'image à droite (que vous ne verrez pas si vous ne cliquez pas pour agrandir la photo), c'est la suite de l'autoroute, plusieurs kilomètres plus loin... et beaucoup plus bas!
Josée Nadia, même toi, tu aurais aimé! Parce que c’est une autoroute, non seulement c’est une pente douce et les virages ne sont pas serrés, mais en plus, on voit longtemps à l’avance ce qu’il y a après les virages. Pour un cycliste, c'est toujours souhaitable!
Avis aux cyclistes : pour l'ensemble du trajet San Diego-Yuma (les 2 journées décrites ici et la suivante), vous disposez d’un incontournable plan dressé par un cycliste californien, sur cette page : c’est la route, mille par mille, pour traverser la Californie d’Ouest en Est. Ca m’a sauvé bien du temps, autant pour sortir de San Diego que lorsque venait le temps de choisir entre l’autoroute ou la route secondaire.
L’asphalte est généralement de bonne qualité, sauf pour une vingtaine de kilomètres après le col, entre Coyote Wells et Plaster City, où le pavage est carrément détestable.
Pour moi, la deuxième journée s’est achevée par l’entrée dans une vallée appelée, rien de moins, Vallée impériale, où le parcours passe à proximité d’une région d’entraînement pour Dune-Buggies et autres véhicules des sables. La plus grande ville de la Vallée porte un nom guère moins prétentieux : El Centro.
mardi 6 mars 2007
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1 commentaire:
Et ben, tu t'es mis au "pouce" ! Et je vois que tu as autant de succès que moi ;-)!
J'ai bien vu ces montagnes lors de mon envolée à partir de San Diego (vraiment spectaculaire d'ailleurs puisque l'avion prend la direction du Pacifique et reviens sur San Diego - On se croirait survoler Google Earth ;-)! Pour revenir aux montagnes... vues d'en haut, elle semblait colossales !!!
Le vent, c'est pas peu dire ! On avait de la difficulté à lever nos vélos et voilà que le vent déplace le tien comme ça... Ouille !
Hey ! Un autre Californien connaissant notre petite contrés d'irréductibles !! Cool !
J'ai fait une petite visite sur Google Earth : le Mont-Royal (190 m), la côte après le Mont-Ste-Anne vers Ste-Tite (400 m), la Jay rd (celle que tu m'as dit avoir grimpé avec Félix)(700 m). T'as fait 1100 m ! Bravoooo !
Chanceux ! T'as vu un champ d'éoliennes ! ;-)! J'aurais bien aimé y être... quoique le paysage me semble un peu beaucoup désertique (tu te rappelles, j'ai adoré les collines vertes de la Californie ;-)!
Et pour l'autoroute, par trop de circulation ? Ouin...ça m'aurait pris beaucoup d'eau pour me donner des petits défis ("ok, là-bas, au fond, je bois une petite gorgée!")
Terminé le guide de la côte du Pacifique, tu t'es trouvé d'autres cartes ! Chanceux ! (Faut dire que Pascal a beaucoup de difficulté à trouver les points cardinaux mais muni de cartes, il est un navigateur hors pair... tout le contraire de moi !)
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